Ifrane— Les participants à l’Université d’Hiver de l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif (BMAQ) ont appelé, ce mercredi à Ifrane, au lancement d’initiatives visant à collecter, préserver et protéger le patrimoine culturel menacé, à travers la création de plateformes numériques intégrées.
À l’issue de la session tenue sous le thème « Les plateformes numériques et le défi de la préservation des institutions en période d’urgence et de crise », les participants ont plaidé pour la mise en place de systèmes complets permettant de documenter et de mettre à jour régulièrement les éléments patrimoniaux menacés, en les liant à des images, documents, cartes et récits oraux, dans le but de construire une véritable mémoire collective accessible aux chercheurs comme au grand public.
Dans ce contexte, ils ont souligné la nécessité de renforcer la collaboration entre musées, universités, centres de recherche, institutions patrimoniales et experts du numérique afin de développer des solutions innovantes pour protéger le patrimoine, analyser les risques et surveiller les vulnérabilités affectant les sites historiques et les expressions culturelles palestiniennes.
Les participants ont également insisté sur l’importance de consolider les capacités institutionnelles marocaines et palestiniennes en matière de gestion des données, notamment en créant des unités spécialisées dans la collecte, l’analyse et la modélisation des données, tout en encourageant l’usage responsable de l’intelligence artificielle dans la planification de scénarios, l’analyse narrative et le développement de prototypes, en veillant à préserver le rôle central du jugement humain et des principes éthiques.
Ils ont également appelé à encourager les projets étudiants portant sur la cybersécurité, la protection du patrimoine, les inégalités urbaines, ainsi que les défis sociaux et économiques, en parallèle avec le renforcement de partenariats durables entre universités, collectivités locales, associations professionnelles et organisations sociales, afin d’offrir aux jeunes chercheurs un meilleur accès aux problématiques réelles et aux données de terrain.
D’un point de vue méthodologique, les participants ont recommandé de prolonger la durée de l’Université d’Hiver pour permettre aux étudiants de mieux se familiariser avec les outils numériques, de diversifier les équipes en réunissant des étudiants marocains et palestiniens issus de disciplines différentes, et d’assurer un suivi académique des projets prometteurs après l’événement pour soutenir leur publication ou leur reconnaissance scientifique.
Ils ont également proposé la création d’une plateforme numérique interactive dédiée à l’Université d’Hiver, regroupant les projets et productions des éditions précédentes, offrant une bibliothèque d’outils numériques et un espace d’échange entre étudiants, institutions et universitaires, afin de favoriser l’accumulation des connaissances et de maintenir la dynamique de collaboration.
Cette édition de l’Université d’Hiver a favorisé l’échange d’expériences entre étudiants marocains et palestiniens, avec pour objectif de renforcer la résilience institutionnelle et de préserver le patrimoine grâce aux outils numériques et aux technologies modernes.
Organisé en partenariat avec l’Université Al Akhawayn d’Ifrane et la Chaire des Études Marocaines de l’Université Al-Qods, cet événement s’inscrit dans une démarche intellectuelle explorant les intersections entre transition technologique, résilience institutionnelle et protection du patrimoine, à travers une série d’ateliers portant sur l’intelligence artificielle, la sécurité numérique et la valorisation du patrimoine culturel.

















