Ifrane – L’Université d’Hiver de l’Agence Bayt Mal Al-Quds Acharif (BMAQ) a clôturé, hier mercredi à Ifrane, ses travaux après trois jours d’ateliers et de débats. Le programme a comporté quatre ateliers thématiques axés sur « Les plateformes numériques et le défi de la préservation des institutions en périodes d’urgences et de crises », avec la participation active d’étudiants marocains et palestiniens.
Organisée par la BMAQ en collaboration avec l’Université Al Akhawayn au Maroc et la Chaire d’Études Marocaines de l’Université Al-Quds en Palestine, cette Université d’Hiver s’est conclue par une série de recommandations soulignant l’importance de créer et de développer des unités spécialisées dans la collecte et l’analyse de données au sein des universités palestiniennes et marocaines. Ces unités constitueraient une première étape pour aligner leur action sur le rythme accéléré de la transformation numérique et technologique.
Les recommandations ont également insisté sur la nécessité de doter les institutions de la capacité d’utiliser les outils d’intelligence artificielle de manière responsable, notamment pour analyser les récits véhiculés par diverses plateformes et concevoir des mécanismes permettant d’anticiper et de contrer les risques menaçant la stabilité institutionnelle et l’équilibre sociétal.
Elles ont en outre appelé les institutions donatrices, dont la BMAQ, à soutenir les projets prometteurs portés par les étudiants et abordant des défis tels que la préservation du patrimoine, la cybersécurité, les pressions économiques et le chômage des jeunes. Les recommandations ont également encouragé l’appui à la participation des étudiants aux salons de l’innovation, afin de leur permettre de présenter leurs projets et d’accéder à des opportunités professionnelles et d’investissement.
À cette occasion, Mohamed Salem Echarkaoui, Directeur de la BMAQ, a souligné l’importance de cet exercice pédagogique, notant que l’Agence « a réuni des étudiants palestiniens et marocains autour d’un objectif commun : créer des plateformes et des applications visant à protéger la sécurité, la stabilité et l’équilibre des sociétés ».
Echarkaoui a indiqué que les participants avaient simulé divers scénarios de crise afin de démontrer « comment les outils d’intelligence artificielle peuvent contribuer à inspirer l’espoir, maintenir l’équilibre social, et fournir au public une information utile, fiable et précise au moment opportun ».
Pour sa part, Mohamed Nabil Benchakroun, Vice-président de l’Université Al Akhawayn à Ifrane, a salué la réussite de cette première édition qui a réuni de jeunes participants des deux pays autour de thématiques majeures telles que la cybersécurité, les récits numériques, l’analyse des crises et la valorisation du patrimoine.
Il a souligné que les projets développés dans les quatre ateliers conjoints « pourraient bénéficier d’un suivi et éventuellement d’un accompagnement par l’Agence Bayt Mal Al-Quds Acharif », ajoutant que cette initiative contribue à renforcer un partenariat académique durable entre les deux universités.
De son côté, la Dre Safa Nasserldin, titulaire de la Chaire d’Études Marocaines à l’Université Al-Quds, a affirmé que « la coopération entre le Maroc et la Palestine, notamment avec la BMAQ, constitue l’un des piliers de la réussite de cette Université d’Hiver », soulignant que ce partenariat repose sur « une relation solide, ancienne et fondée sur la confiance, offrant un cadre institutionnel propice à l’appui des étudiants et à l’élargissement de leurs perspectives ».
Elle a ajouté que, pour l’Université Al-Quds, ce partenariat représente « une extension naturelle des liens culturels et académiques entre les deux pays, et une occasion d’ancrer davantage la question de Jérusalem dans les programmes académiques internationaux », insistant sur le fait que chaque initiative ou compétence acquise lors de cette Université d’Hiver « constitue une contribution significative à la préservation des capacités institutionnelles restantes en Palestine et à la défense de leur droit à exister et à perdurer ».
Pour sa part, Moussa Alhelou, étudiant palestinien de l’Université Al-Quds participant à cette édition, a exprimé sa « grande satisfaction » de prendre part à des ateliers portant sur l’usage des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle dans les environnements académiques et éducatifs. Il a souligné que, pour les étudiants, les aspects les plus précieux résident dans l’échange de pratiques et d’expériences, l’ouverture culturelle, le partage de perspectives et la découverte d’une nouvelle dimension du monde arabe.
Cette édition a mis en lumière le rôle essentiel que jouent aujourd’hui les outils numériques dans le maintien de la continuité institutionnelle lors de perturbations. Si ces plateformes facilitent la communication rapide et la gestion efficace de l’information, elles peuvent aussi éroder la confiance lorsqu’elles ne sont pas utilisées de manière responsable et réfléchie.
Le choix de ce thème visait à offrir aux étudiants marocains et palestiniens un espace commun pour analyser ce défi à partir de deux perspectives différentes et développer une compréhension partagée des moyens de protéger les institutions dans des environnements fragiles et instables.
Dans ce cadre, quatre ateliers spécialisés ont été animés par des professeurs et experts marocains et palestiniens.
- Le premier portait sur la sécurité numérique et l’usage de l’intelligence artificielle pour faciliter la communication et l’accès à l’information en situations difficiles et durant les crises.
- Le deuxième s’est penché sur l’utilisation de l’intelligence artificielle pour développer des récits numériques de l’identité culturelle dans les contextes palestinien et marocain.
- Le troisième a examiné les crises économiques et sociales, et l’usage de l’IA dans leur analyse au sein des deux contextes.
- Le quatrième a traité de la gestion du patrimoine culturel à l’aide des techniques d’intelligence artificielle.
La séance de clôture a été marquée par la remise de prix et de certificats aux étudiants participants ainsi qu’aux professeurs encadrants, en reconnaissance de leur engagement et de la qualité des projets réalisés.

















