Rabat – Lors d’un séminaire organisé jeudi par l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif (BMAQ), dans le cadre du Salon international de l’édition et du livre, les participants ont mis en avant la présence marocaine persistante à Jérusalem et en Palestine. Les échanges ont porté sur les stratégies visant à renforcer la sensibilisation à l’héritage culturel marocain à travers la Palestine et le Levant, avec la participation de chercheurs et écrivains marocains et palestiniens de renom.
À cette occasion, M. Mohamed Salem Echarkaoui, directeur chargé de la gestion de la BMAQ, a souligné que ce séminaire vise à mettre en lumière les contributions de chercheurs spécialisés dans la valorisation de la richesse de la culture marocaine en Palestine et au Levant – à travers la littérature, les arts, le patrimoine et l’histoire, ainsi que les valeurs et les savoirs qu’elle véhicule.
Echarkaoui a insisté sur le fait que cette présence culturelle est profondément enracinée dans l’histoire, comme en témoignent les contributions des pèlerins, voyageurs et savants marocains qui ont traversé ou se sont installés à Jérusalem au fil des siècles.
De son côté, Safaa Nassereddine, titulaire de la Chaire des Études Marocaines à l’Université d’Al-Qods, a affirmé que cette chaire universitaire ambitionne de servir de pont académique durable entre Rabat et Jérusalem. Elle a précisé que cette chaire va au-delà d’un simple centre de recherche, en se positionnant comme une initiative civilisationnelle incarnant la vision stratégique du Maroc, ancrée dans les liens culturels et humains profonds entre les peuples marocain et palestinien.
Dans ce cadre, Nassereddine a exprimé sa profonde gratitude à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, pour son parrainage direct de ce projet à travers la BMAQ. Elle a affirmé que ce soutien reflète la profondeur de la vision éclairée du Roi, qui place le savoir au cœur des efforts de préservation de la mémoire historique.
Elle a ajouté que cette chaire représente « une fenêtre rayonnante sur la présence marocaine au sein du tissu de Jérusalem », et renforce le rôle du savoir dans la lutte contre les tentatives de réduction ou d’effacement de cette présence, grâce à une recherche académique rigoureuse produisant des lectures contemporaines de l’impact de la culture marocaine dans son environnement oriental.
Pour sa part, Mashhour Habazi, ancien doyen de la Faculté des Lettres de l’Université d’Al-Qods, a insisté sur le fait que les relations maroco-palestiniennes sont enracinées dans l’histoire et se renouvellent grâce aux efforts de la BMAQ, non seulement dans le domaine culturel, mais également dans divers domaines du savoir.
Habazi a salué le rôle joué par la BMAQ dans le renforcement de ces relations, ajoutant : « Nous apprécions grandement le rôle important que joue le Maroc – son Roi, son gouvernement et son peuple – dans le soutien à la Palestine et à Jérusalem. »
Enfin, Walid Sharafa, romancier et professeur d’enseignement supérieur à l’Université d’Al-Qods, a proposé une lecture littéraire de la profondeur des relations palestino-marocaines, incarnée principalement par la conscience historique du rôle des Marocains à Jérusalem. Il a souligné que cet héritage a laissé des empreintes spirituelles et symboliques profondes, faisant de cette relation un symbole de conscience partagée et de mémoire collective.
Sharafa a expliqué que cette profondeur a contribué à forger des perceptions populaires et élitaires, produisant des représentations culturelles et une conscience commune ancrant la présence marocaine dans l’imaginaire palestinien – et réciproquement. Il a notamment mis en évidence la place marquante de la Palestine dans la littérature marocaine.